RANDONNÉE de PENTECÔTE
Depuis sa création l’association randonneurs et pèlerins 08, organise chaque année durant la fête de Pentecôte, un déplacement hors du département. Cette année c'était dans la Thiérache et la vallée de l'Oise.
Nous partîmes trois pèlerins et par un prompt renfort nous nous vîmes dix pèlerins confirmés ou potentiel, mais de toute façon randonneurs, au pied de l’église de Sorbais dans le département de l’Aisne.
Dès que nous eûmes changé d’aspect, avec les chaussures de marche, la casquette abritant du soleil ardent, les sacs à dos avec le repas pour déjeuner sur herbe, Alain notre mentor nous montra à l’aide d’une carte affichée sur un panneau du village les différents circuits possibles.
Il nous proposait au départ de longer l’Oise qui à cet endroit hésitait entre gros ruisseau et petite rivière puis abandonnant les berges, de se diriger au nord pour rejoindre l’hippodrome de La Capelle et pour boucler cette marche revenir à Sorbais par des chemins traversant bocages et forêts, sachant que nous avions la possibilité de couper et faire une boucle moindre. Nous approuvâmes son projet, comme toujours, il nous proposait ce qu’il estimait le mieux pour ce groupe.
Au long de la voie verte Alain nous montra le mur d’escalade, récupération d’un mur de soutènement de l’ancienne voie ferrée. François nous apprit que Stevenson avait navigué sur cette partie de l’Oise qui ne semble pas bien profonde pourtant. Alain nous fit observer que les arbres du bocage étaient étêtés au bout de 3 ou 4 années et pour certains en moyenne tous les vingt ans, ce qui donnait du bois de chauffage et maintenait une vie autour des pâturages où les vaches sont nombreuses dans ce pays d’élevage, où on fabrique entre autre le Maroille ce délicieux fromage unique en France. (Vaches à zéro pourcent de matière grasse)
Quittant la voie verte, nous avons pu observer les maisons et fermes anciennes des longères perpendiculaires à la rue, presque toute construite en briques, matériau très usité dans cette région et comme on le verra le lendemain au château de Guise très solide puisque utilisé pour les remparts que des boulets de canon ne sont pas parvenus à éventrer.
On observe chemin faisant de jolis contrevents aussi et les dessins dans la disposition des briques et la couleur de jointement.
Déjeuner sur l’herbe, moment de partage, repos et on se sépare.
Lucette mal chaussée prend la transversale avec Monique pour rejoindre « Le chant des oiseaux » tandis que les autres marchent vers l’hippodrome ! Rendez-vous à Sorbais.
Partis en convoi, il nous faut constater que le seul café sur notre route est fermé, pourtant une consommation prise assis au soleil serait la bienvenue ! Nous arrivons enfin à notre gîte à Chiny. Nous entrons à pied dans la cour et deux dames déjà âgées, très bien habillées, toutes petites avec des visages souriants nous accueillent sur l’escalier. L’intérieur de la longue maison sent le propre, joliment décoré avec un mobilier et une décoration rustique.
Les chambres sont réparties, et nous montons (même si François en plaisantant se plaint de l’absence de groom à l’une de nos hôtesses !!!). Dans ma chambre, un lit ancien avec un matelas de laine et des draps de lin !!! Quel luxe ! Nous pouvons enfin boire un rafraichissement ! Après la douche, un tour dans le jardin de curé nous émerveille.
Repas du soir : potage aux orties, tarte au maroille, poulet fermier et écrasée de légumes, gâteau au miel tout cela arrosé de vin.
Le petit déjeuner avec des croissants, de la brioche et des confitures « maison », fut le moment d'échange sur la protection de notre planète.
Départ pour Guise, nous traversons le premier village électrifié de France.
Nous stationnons face au Familistère, il est trop tôt, le bureau du tourisme n’est pas encore ouvert. Nous allons donc rendre un hommage
- à Camille Desmoulins en admirant la statue de ce jeune révolutionnaire,
- à la famille Delattre de Tassigny,
Nous admirons de belles façades et montons jusqu’au château, la bruine mouillante nous incite de revenir vers le bureau du Tourisme. Nous suivons un guide qui nous conte « la saga » Jean Baptiste GODIN, ce petit apprenti qui a lu les thèses de Charles Fourrier et qui va créer sa propre entreprise de fonderie et fabrication de poêles.
Puis il va entreprendre le « Familistère » et non pas un phalanstère, il met la famille au centre de ses réflexions et puis il a tiré les leçons de l’échec de certains phalanstères. Dès 1859 il entreprend donc la construction de ce palais social de près de 500 appartements pour les personnels (dont lui-même) avec accès « les équivalents de la richesse ».
Ce terme désignant dans les appartements, l’eau courante et l’eau chaude à tous les étages, un ancêtre du vide-ordures, une lumière abondante, une bonne ventilation. A côté des appartements la piscine, la buanderie, la nourricerie et la pouponnière et surtout l’école, jardins d’agrément, jardins potagers, stand de tir à l’arc, kiosque à musique et théâtre.
Trois pavillons sont donc construits avec chacun une cour centrale abritée par une verrière et on monte et circule par des coursives intérieures, ainsi de chaque appartement les enfants peuvent descendre jouer dans cette cour et être surveillés depuis la coursive par leurs parents, on peut aussi y donner des fêtes et c’est le cas chaque premier mai.
Les employés de l’entreprise peuvent habiter ces appartements il faut qu’ils envoient leurs enfants (filles et garçons !) à l’école jusqu’à 14 ans. Le loyer s’élève à 5% du salaire.
Nous avions acquiescé au programme d’Alain, visiter le Familistère et tous ses abords par ce matin brumeux et marcher l’après-midi. Mais malgré l’apparition du soleil nous sommes restés jusqu’à la fin de l’après-midi à voir, ce lieu sans unique au moins en France, les bâtiments sont beaux, nous avons appris les uns et les autres certaines choses, nous avons réfléchis à cette expérience pour les hommes et non pas pour le profit !
Nous nous sommes quittés vers 16 heures après un dernier regard sur cette œuvre et en promettant pour la prochaine Pentecôte de se retrouver.