Lundi 18 décembre 2018, nous avons appris avec une immense tristesse le décès de notre ami Carlos, trésorier de l' association RP 08.

Samedi, de nombreux adhérents de RP 08  en tenue de randonneur, (avec bâtons et sac à dos)  lui ont témoigné un dernier hommage.

A l'issue de la cérémonie, Jacky a adressé un dernier au revoir en lisant un texte rédigé par lui et Marlène ; ensuite nous avons accompagné Carlos avec beaucoup d'émotion, jusqu'à sa dernière demeure. 

Mon cher Carlos,

Avant de commencer de t’adresser ces quelques mots à toi et à Monique je voudrais excuser les membres de notre association de Randonneurs et Pèlerins 08 ainsi que nos amis Belges qui n’ont pu se déplacer aujourd’hui pour raison professionnelle ou autres pour te rendre ce dernier hommage. Crois moi qu’ils sont tous très affligés par ta disparition car pour chacune est chacun tu étais avant tout un ami fidèle, écouté et respecté

D’ailleurs quand tu prenais la parole pour nous raconter pour la énième fois une aventure ou une anecdote vécue sur le chemin on était tous là à t’écouter avec une attention toute particulière sinon religieuse.

Tu as laissé une trace indélébile dans le cœur de chacun.

Tu étais un homme précieux et merveilleux comme nous l’a écrit notre ami Joachim, pèlerin d’RP 08, venu spécialement de chez lui de l’Allemagne pour t’honorer aujourd’hui de sa présence.

Tu savais aussi manier le sens de l’humour. Quand tu entendais : “Auf Wiedersehen“ tu le retraduisais à ta façon en disant : <<auxfinesherbes>>.

Tu nous disais aussi <<à midi j’ai toujours faim>> ou <<la marée est basse>> quand tu regardais le verre de ton voisin et tout ça, bien sûr, pour nous faire rire.

Une anecdote que tu aimais également particulièrement à nous raconter est celle, lors d’une étape, un soir,  dans une albergué  sur le Camino Frances, juste avant de prendre ta douche tu avais déposé à proximité d’un lavabo ton change de sous vêtement propre à côté d’un vêtement d’un autre pèlerin et, au moment de l’enfiler, après avoir pris ta douche, celui-ci avait complètement disparu. Mais oh, surprise !  que vois tu entrain de sécher le lendemain matin sur un fil : ton sous vêtement propre que tu cherchais depuis la veille et c’est à ce moment là qu’un pèlerin est venu vers toi tout penaud et bien gêné pour s‘excuser. Et oui ! Cela arrive. Ce pèlerin était en fait un jeune prêtre Polonais un peu distrait qui cheminait avec vous deux vers Compostelle.

Tu avais aussi ta façon de nous faire partager et de nous faire revivre votre chemin de vous deux Monique après chaque pèlerinage.

Tu étais un homme généreux et ton accueil était toujours chaleureux quand tu nous recevais chez toi pour nos réunions de Conseil d’Administration

Tu étais notre trésorier et cette fonction tu l’exerçais avec beaucoup de rigueur, de quoi  faire pâlir le plus noble de nos Ministres des finances

Le Jardin était pour toi l’une de tes passions favorites d’ailleurs il était, je le pense et pour beaucoup une partie du reflet de toi-même : toujours impeccable, au carré et parfaitement bien entretenu.

Amitiés jacquaires c'est ce que nous nous écrivons si souvent comme tu le faisais dans nos échanges de courriels.

L'amitié jacquaire elle a été le chemin pour toi et Monique en pérégrinant jusqu'à Compostelle où vous avez rencontré comme chacun de nous tant de pèlerins sympathiques au point de tresser des liens qui durent encore.

Amitiés jacquaires, voire fraternité, voire entraide, voire partage, voire disponibilité, que de mots entourent l'amitié jacquaire! Toi avec Monique vous en êtes imprégnés et vous avez continué de vivre de l'esprit jacquaire sur le chemin du retour et dans la vie de chaque jour.

Aujourd'hui c'est un autre chemin pour toi, peut-être pas un autre chemin, mais plus une continuité du chemin qui nous éloigne certes de ta présence. Là où tu es près de Dieu et de notre saint du chemin, St Jacques et avec tous les jacquaires qui ont rejoint la cité céleste, ensemble, vous allez pouvoir partager dans la joie cette rencontre merveilleuse. Mais surtout nous croyons que là-haut, tu es toujours présent avec nous tous qui pleurons ton départ trop rapide.

Un ami pèlerin agnostique m’a écrit, et termine son mail en faisant mémoire à Carlos en disant:

<<Carlos nous devance sur le chemin des étoiles. Il à gagné le séjour Eternel de Paix et, espérons le, de joie ineffable>>.

Alors Carlos, bon chemin à toi, tu sais maintenant ce qu’il y a de l’autre côté !